La triste hitoire vécue de la vache et du veau

Pour fournir au marché, le lait, le fromage, la crème et le beurre, on enlève le veau à sa mère à peine quelques jours après sa naissance, et parfois immédiatement. Souvent la vache pleure et cherche son veau pendant des jours et le veau cherche aussi sa maman. Mais après qu’on lui ait pris son petit, elle va devoir donner encore….

Si la vache fournit continuellement du lait, c’est parce qu’elle est soumise à une grossesse chaque année. La première a lieu à (plus ou moins) 2 ans, et chaque grossesse dure 9 mois. Après avoir donné naissance, elle sera traite durant 10 mois, mais dès le troisième mois, elle sera de nouveau fécondée, le plus souvent par insémination artificielle (65 à 75% des conceptions).

C’est seulement 6 à 8 semaines après qu’elle n’ait plus de lait qu’elle devra de nouveau donner naissance. Donc, durant 6-7 mois chaque année, la vache est traite alors qu’elle est enceinte. Véritable machine à lait, elle sera forcée à fournir jusqu’à 6000 litres par an, soit 5 fois plus qu’une vache dans les années 50. Traite 2 et parfois 3 fois par jour, ses mamelles pleines peuvent peser l’équivalent de 50 paquets de sucre, et dans des cas extrêmes il arrive qu’elles traînent sur le sol. Son estomac, conçu pour digérer de l’herbe, ne peut pas supporter les grandes quantités nécessaires pour un tel rendement, alors pour augmenter la production, on lui donne également des pastilles concentrées de protéines de céréales, importées ou non.

Et que devient le veau ? 

Certains veaux seront séparés de leur mère dès le premier jour de leur vie (en liberté, le veau téterait pendant près d’un an, mais l’industrie laitière se fiche de cela), d’autres resteront quelques jours.

Mais tous devront subir l’un des quelques sorts possibles : 

  • Les veaux les plus faibles seront abattus presque immédiatement : pour fournir de la viande pour animaux, farine animale, et autres aliments ; ou pour extraire la présure, qui provient de l’estomac, utilisée pour fabriquer presque tous les fromages. 
  • Certaines femelles seront nourries de substituts de lait et subiront un développement forcé pour devenir à leur tour vaches laitières, et entreront à l’âge de 18-24 mois dans le cycle des grossesses continuelles. 
  • Certains seront destinés à produire de la viande de bœuf, envoyés dans des parcs à engraisser puis abattus après 11 mois, souvent sans avoir connu les pâturages. Beaucoup sont envoyés dès l’âge d’une ou deux semaines dans des unités d’engraissement intensif où ils seront gavés principalement de céréales jusqu’à l’obésité et maintenus à l’étroit pour éviter la moindre perte de poids. 
  • Quelques-uns seront sélectionnés pour devenir des taureaux reproducteurs, et passeront leur vie confinés dans l’isolement, fécondant des vaches ou, plus probablement, des éprouvettes pour l’insémination artificielle. Les taureaux âgés sont souvent castrés avant d’être enfermés et engraissés pour la boucherie. 
  • Les autres seront destinés à la viande de veau, passant leur misérable vie dans d’étroits boxes (60 cm x 150 cm), sur des lamelles de bois, sans paille. Ils n’ont même pas la place pour se retourner ou se nettoyer. Ils sont exclusivement nourris d’un liquide à base de substitut de lait ; on leur crée volontairement des carences en fer et en fibres qui provoquent l’anémie, afin que leur chair ait la couleur blanche exigée par la mode ; pour chercher à satisfaire leur système digestif de ruminants, ils rongeront le bois de leurs boxes et mangeront leurs propres poils. On ne leur donne pas de paille car ils la mangeraient. On leur administre de grandes quantités d’hormones et d’antibiotiques pour accélérer leur croissance et prévenir les nombreuses maladies causées par le stress du confinement et la malnutrition, mais ils souffriront cependant de pneumonies, diarrhées, carences en vitamines, ulcères et abcès, teignes, septicémies. Après 14 semaines, les pattes à peine capables de les supporter, ils seront conduits à travers de longues et pénibles distances jusqu’à l’abattoir. 

Est-ce nécessaire pour les humains ? 

Si le lait apporte effectivement certains éléments nécessaires à la vie, tous ces éléments peuvent être trouvés dans les végétaux. L’humain est pratiquement le seul animal qui boit du lait après son sevrage. Il n’est pas très bien adapté à cette consommation, le lait restant peu digeste pour de nombreuses personnes.

La consommation de lait n’est pas une pratique ancestrale, l’humain est resté sans des centaines de milliers d’années. Il a été établi que 90% de la population mondiale ne peut pas le digérer correctement à cause d’une déficience d’enzyme lactase, nécessaire pour la digestion des sucres du lait (lactose). Cette déficience est presque anodine pour ceux qui ne boivent pas de lait mais dans le cas contraire, cela peut entraîner des diarrhées chroniques ou occasionnelles, des boursouflures, des flatulences, des douleurs abdominales et des possibilités pour les femmes âgées d’ostéoporose (infection des tissus osseux plus ou moins généralisée). 

L’intolérance au lait est la plus fréquente des allergies alimentaires. Les symptômes incluent l’asthme, l’eczéma, les éruptions cutanées, les gènes nasaux et sinaux chroniques, les angines, les colites ulcéreux, les irrégularités intestinales, l’hyperactivité, la dépression, les migraines et certaines formes d’arthrite. Le lait des vaches peut causer des saignements gastro-intestinaux chez les enfants, menant à l’anémie ; il y a aussi un lien prouvé entre la consommation de lait et les cataractes chez les personnes âgées. 

Une étude de M. Tember et A. Tamm « Absorption de lactose et infarctus du myocarde » (British Medical Journal, 09/01/88) a conclu que les gens qui boivent 3 verres de lait par jour ont 4 fois plus de risque d’infarctus du myocarde (« crise cardiaque ») que ceux qui en boivent moins, indépendamment de l’hypertension, de l’excès de poids, du fait de fumer et des antécédents familiaux. Les acides gras saturés sont bien connus pour être néfastes (maladies du cœur, obésité, etc.) ; les produits laitiers constituent la moitié de l’apport en graisses saturées, l’autre moitié provenant principalement de la viande. 

Selon le docteur Alexandre Minkowski, professeur en néonatalogie à Paris, le lait de vache expose le nourrisson à des troubles métaboliques marqués, notamment par des concentrations trop élevées de deux acides aminés dans le sang : la tyrosine et la phénylalanine, ce qui constitue un danger potentiel pour le cerveau (risque de retard mental). D’autre part, les courbes de croissance d’enfants nourris au lait de vache sont plus ascendantes que celles de bébés nourris au sein (croissance trop rapide). Rappelons les conséquences possibles de cette croissance accélérée du squelette : anomalies osseuses, et formation d’un terrain préostéoporotique. 

Les veaux et les vaches endurent toute cette souffrance pour produire pour les humains une nourriture qui ne leur est pas nécessaire. Si les bébés humains étaient nourris du lait de leur mère, les veaux pourraient l’être aussi ! Pour les enfants et les adultes qui le désirent, des laits végétaux à base de soja, de noisette, d’amande, de riz, d’avoine, etc. existent.